dimanche 9 décembre 2012

Table

Atelier Alain Le Bras, Nantes
du 15 novembre au 8 décembre 2012
avec Marine Class, Cat Fenwick, Elise Guihard, Chloe Jarry, Romain Rambaud, Pierre-Alexandre Remy
une proposition de Cat Fenwick


LE POUVOIR DE LA TABLE
 
Choisir « la table » comme thème d'exposition c'est ouvrir la porte à un objet chargé d'histoire et faire référence à une forme usité dans le langage des artistes contemporain.

La table est comme la chaise, un objet banal de notre vie quotidienne. Le plus couramment elle se pratique en position assise. Elle nous permet de nous adonner à nos nombreuses activités de table. On s'y pose et on y pose. La table est une conjoncture entre nos esprits et nos corps physiques. A table, elle tient nos corps à distance et en symbolise tout autant la réunion.

Table haute et table basse. Table large et table étroite. La table est de la famille des supports. Elle élève et donne ce qui y est posé à la vue. Mais à la table il y a un dessous et un dessus. Si elle est une surface elle est aussi une ligne de niveau. Elle découpe l'espace en deux parties, nos corps aussi. Elle est un plan intermédiaire entre le ciel et la terre.

En tant qu'œuvre d'art, la table permute des classifications et interroge la fonction : La table quotidienne devient socle et sculpture. En premier lieu, la table est un volume dans l'espace. Une sculpture qui appelle au corps et à l'espace architectural.

Elise Guihard










Sans titre sur table
2012
acier peint, bois, élastomère, roulettes
220 x 210 x 220 cm  

jeudi 29 novembre 2012

Conservatoire de Musique et de Danse de Pontivy Communauté

Suite à un concours, la Communauté de Commune de Pontivy a sélectionné mon projet d'un "objet-signalétique" pour leur Conservatoire de Musique et de Danse.

Il s'agit d'un projet composé de deux éléments reprenant la forme cartographique de la communauté de communes. Chaque élément comprend, selon le cahier des charges, les inscriptions Conservatoire/Musique/Danse/Skol/Sonerezh/Dans (français/breton).
Chaque élément est lisible depuis les deux sens de circulation de la route longeant le conservatoire.
Les couleurs, rouge et vert, sont définies par la charte graphique de la communauté de communes.
Les objets sont en tôle d'acier perforé reprenant le matériau de bardage de l'architecture du conservatoire. Ce matériau permet une transparence sur l'environnement et provoque un jeu visuel de multiples superpositions au niveau de la découpe des écritures.
La pelouse viendra à terme recouvrir les dalles de fixation des éléments et un éclairage sera installé pour une lecture nocturne.
Chaque objet mesure 500x270x125 cm.

Les objets ont été réalisés chez  Brionne Industrie à Chatellerault.








jeudi 9 août 2012

I.U.T de Saint Nazaire Génie Civil, Commande publique

Projet pré-selectionné mais non lauréat



Ma pratique de sculpture cherche à questionner, de façon toujours plus précise à chaque nouvelle intervention, la relation qui peut exister entre un objet et son contexte et comment chacun des deux parties de ce dialogue peut dire quelque chose de nouveau de l’autre.

Je pense que ce rapport contextuel peut trouver une réponse très particulière dans le cadre d’une commande publique car en plus de la mise en présence des deux protagonistes, un troisième élément vient approfondir ce questionnement: celui de la durée, l’œuvre étant destinée à rester sur place et donc à évoluer et faire évoluer durablement ce dialogue.

Pour ce qui est du projet à l’IUT de Saint Nazaire, il s’agit de concevoir un objet qui pose la question du rapport à l’architecture et au construit, et quels éléments peuvent être similaires entre une pensée architecturale et une pensée sculpturale.

J’ai pris pour point de départ à la conception de mon projet la nouvelle extension, ainsi que les activités qui y auront lieu, c’est à dire la conception de matériaux de construction et l’étude de leurs données techniques.

Lors d’une première visite, l’aspect de dédale du site, avec un plan très orthonormé où l’on passe d’un bâtiment à l’autre par un jeu de passage, couverts ou non, ponctués de patios, m’a fortement marqué.
Les bâtiments étant très semblables et les espaces intermédiaires de plus ou moins même échelle, peuvent provoquer un sentiment de désorientation.
Cette impression a motivé l’idée de développer une forme autour de cette sensation de dédale et de l’importance de la notion de passage.

La pensée structurelle ainsi que les matériaux constituant la sculpture sont les points fondamentaux du dessin du projet.
La sculpture utilise les données architecturales de l’extension, soit la forme des quatre faces du bâtiment ainsi que le matériau qui constitue son parement, l’acier inoxydable. Sur ces quatre faces seront soudées des ailettes reprenant le parement des bâtiments existant ainsi que le code couleur présent sur les huisseries de ces mêmes bâtiments.
On peut constater que cet habillage a été posé récemment, pour redonner une unité à l’ensemble du site.
En reprenant dans un même objet le plan des façades à venir et le parement de celles existantes, la sculpture, fixée sur la passerelle reliant le neuf et l’ancien, catalyse cette relation et marque l’aspect de trait d’union de ce passage.

La sculpture est une sorte d’éclaté du plan, chacune des faces étant disposée en croix et reliées les unes aux autres par des lignes discontinues évoquant les structures et réseaux  internes d’une construction.
L’IUT ayant pour spécialité la conception et l’étude de matériaux de construction, il m’a semblé pertinent de fabriquer un objet venant questionner le matériau et le dessin structurel.
Le caractère déconstruit de la forme, et les porte à faux  viennent interroger visuellement les capacités techniques du matériaux.
La position spatiale de la sculpture permettra des visions très particulières et inhabituelles de l’objet, depuis le sol en contre plongée, mais aussi depuis les étages au travers des fenêtres permettant de multiples angles de lecture , toujours là pour relier les différents éléments architecturaux du site.

Du fait de son positionnement, la sculpture devient un signal identifiant le lieu. Son dessin très chaotique, tout en lignes brisées, interpelle et contraste avec l’ensemble architectural environnant très orthonormé.





maquette du projet 
échelle 1/10e
acier peint, bois
120x80x125 cm
le "socle" sur lequel la maquette est fixée reprend la forme et l'encombrement exact du passage










Simulation du projet dans son contexte
visuels réalisés par Julien Viniane

mercredi 18 avril 2012

3 en Un, la sculpture, Espace d'art contemporain Camille Lambert, Juvisy sur Orge

avec Samuel Aligand et Jérémy Berton
une proposition de François Pourtaud
du 10 mars au 14 avril 2012

en partenariat avec Le Générateur à Gennevilliers et la MAAC à Fresnes







Bas relief n°3
2012
pvc souple
250 x 190 x 30 cm






A tour de bras n°3
2011
acier peint, élastomère
220 x 120 x 90 cm



Rumeur en froissement n°6
2011
pvc souple, élastomère
110 x 110 x 45 cm






Un verso d'une page
2011-2012
médium, pvc souple
360 x 168 x 115 cm
produit par Netwerk, centre d'art contemporain, Aalst

toutes photographies de Laurent Ardhuin

 « Le dessin n’est pas la forme, il est la manière de voir la forme »[1]
Edgar Degas
Il ne faut pas se fier aux apparences. Pierre-Alexandre Remy n’est pas un sculpteur… C’est, un dessinateur, un dessinateur qui a réussi à s’abstraire du cadre étroit de la surface plane pour investir les trois dimensions de l’espace… Et peut-être plus, comme nous le verrons plus tard… Le résultat de son travail n’est pas une forme, mais une manière de percevoir la forme. Il est signe, marque porteuse de sens, conjonction d’un signifiant et d’un signifié. Le signifiant y prévaut cependant sur la forme signifiée, illustrant pleinement le propos de Focillon : « Le signe signifie alors que la forme se signifie. »[2]
Chez lui, la ligne, active et intrusive, n’est jamais asservie au modèle, physique ou mental. Elle reste sous le contrôle de l’artiste, seul maître à bord, décisionnaire unique pour guider l’œil du spectateur dans un voyage dont l’incertitude n’est réelle que pour le regardant. Ses chemins sont balisés mais seul l’artiste sait où ils mènent. Pas de redondance, comme dans les arabesques matissiennes, pas de fioritures mécaniques, comme chez les néo-baroques, pas de place pour l’irréfléchi, encore moins pour l’inconscient… Et quand la couleur fait irruption, elle résulte d’une nécessité interne, souvent liée à la nature du matériau utilisé, plus que d’une quelconque volonté illusionniste.
Pierre-Alexandre Remy se revendique pourtant sculpteur. Selon lui, ce qui distingue le dessinateur du sculpteur, c’est l’importance du matériau assujetti à la gravité : « si je n’étais pas sculpteur, cette question de la matérialité serait de moindre importance. Ce qui différencie le sculpteur du dessinateur c’est l’assujettissement à la gravité. »[3] Pourtant, sa démarche n’est ni additive ni soustractive ni ne procède par assemblage de structures préexistantes. Elle ne recourt à aucun des trois procédés historiques qui caractérisent la sculpture. Bien sûr, les matériaux y jouent un rôle crucial, mais n’en est-il pas de même chez le dessinateur qui saura choisir entre le pastel, le fusain ou la mine de plomb selon ce qu’il veut exprimer ? Les matériaux, chez notre sculpteur peuvent être des bandes d’acier brut ou laqué, des fragments de chaînes métalliques, des rubans d’élastomère… toujours des lignes, certes d’épaisseurs, de textures, de flexibilités et de souplesses différentes, mais des lignes, cependant.
Les liaisons entre les différentes lignes matérielles, les attaches, sont de toute première importance. Toujours visibles, que ce soient des soudures, des rivets ou des plaques métalliques boulonnées, elles sont parties intégrantes de l’œuvre. Elles jouent, en quelque sorte, le rôle de la mauvaise conscience ou d’un rappel à l’ordre apportant un contrepoids matérialiste au risque d’hédonisme d’une ligne continue, trop parfaite. Elles se comportent comme les repentirs, les traces de gommage ou les restes de mise au carreau de certains dessins. Ces attaches bien présentes sont des postes-frontière, points de passage obligés, entre le monde de la création pure et la réalité tangible.
Dessins en trois dimensions, les productions de Pierre-Alexandre Remy sont aussi des génératrices de nouveaux dessins, plans, ceux-ci. En interagissant avec la lumière, ses sculptures projettent au mur et sur le sol des ombres qui constituent des œuvres à part entière. Ces graphismes incorporels, aux formes changeantes selon l’éclairage et la position du spectateur, confèrent à l’ensemble une quatrième dimension, temporelle, qui intègre le mouvement, non pas à la manière de Calder ou de Takis, mais de façon plus indirecte, plus subtile, laissant la plus grande part d’initiative à l’observateur. Mais, là aussi, l’artiste ne veut rien laisser au hasard. Sous forme de boutade, Dalí déclarait : « Le moins que l’on puisse demander à une sculpture, c’est qu’elle ne bouge pas. »[4] Et bien, qu’il le veuille ou non, les sculptures de Pierre-Alexandre Remy bougent, mais dans un espace qui est celui d’une quatrième dimension immatérielle. On pense à ces modèles cosmographiques mécanisés, où des courroies, des poulies et des manivelles permettent de matérialiser les mouvements absolus et relatifs des planètes dans le système solaire.
Dessinateur ou sculpteur ? De guerre lasse, on finira peut-être par concéder à Pierre-Alexandre Remy qu’il est aussi sculpteur. Mais seulement dans la mesure où il est un de ces nouveaux mystiques, chercheurs insatiables de la quatrième dimension, qu’affectionnait Karlfried Graf Dürckheim : « Ce que nous montre […] le sculpteur n’est pas ce qu’on voit autour de nous. Ce que nous voyons voile la profondeur qui est à l’origine de la forme. […] L’artiste dévoile la profondeur. C’est parce qu’il prend du recul par rapport au visible qu’il est proche de l’invisible.»[5]

Louis Doucet, février 2012




[1] Cité par Paul Valery dans Degas Danse Dessin.
[2] In Vie des formes.
[3] In correspondance de l’artiste à l’auteur.
[4] In Les cocus du vieil art moderne.
[5] In L’expérience de la transcendance.

lundi 27 février 2012

Parc du Domaine de Kerguéhennec

La sculpture réalisée pour l'exposition Paysage(s) à l'automne dernier vient de trouver sa place dans dans le parc du domaine






lundi 9 janvier 2012

Cartographie Assise, 2angles, Flers

exposition de fin de résidence
du 10 décembre 2011 au 22 janvier 2012
en partenariat avec Faurecia, équipementier automobile
2angles.org




Dessin cartographique, Flers
2011
120 x 120 cm
impression numérique sur dibond

 
Variations Cartographiques
Il s'agit, au regard des différentes sculptures réalisées au cours de la résidence à 2angles de chercher à dire quelque chose du lieu, du territoire au travers de son dessin/ la carte et de sa matière/ce qui y est produit.
Je considère la carte comme corps du lieu: c'est au travers de la représentation cartographique d'un espace que l'on peut «reconnaître» celui- ci et le nommer.
Ma pratique sculpturale me rend curieux de ce qui se fabrique de façon très spécifique sur un nouveau territoire. Et d'utiliser cette production comme matière pour un objet et comme vecteur de représentation de ce contexte singulier.
C'est de cette façon que j'ai considéré ici, l'importance de Faurécia et de son activité, la fabrication d'articulations de sièges automobiles, et de ce que cela pourrait déclencher dans la pensée de nouveaux travaux.
Je prends ensuite la carte ign 1515O, représentation codifiée d'un espace matériel, et je détours les zones construites qui constituent la ville. En découle un dessin très particulier qui sera ma représentation de Flers, et la figure récurrente pour la fabrication des sculptures.





Cartographie Assise
2011
articulations de siège automobile, acier, tissus, caoutchouc
450 x 330 x 130 cm
en partenariat avec Faurecia





Flerenpli
2011
acier peint
300 x 180 x 125 cm
en partenariat avec Faurecia




Sans titre
2011
acier peint
140 x 95 x 25 cm
en partenariat avec Faurecia