jeudi 9 août 2012

I.U.T de Saint Nazaire Génie Civil, Commande publique

Projet pré-selectionné mais non lauréat



Ma pratique de sculpture cherche à questionner, de façon toujours plus précise à chaque nouvelle intervention, la relation qui peut exister entre un objet et son contexte et comment chacun des deux parties de ce dialogue peut dire quelque chose de nouveau de l’autre.

Je pense que ce rapport contextuel peut trouver une réponse très particulière dans le cadre d’une commande publique car en plus de la mise en présence des deux protagonistes, un troisième élément vient approfondir ce questionnement: celui de la durée, l’œuvre étant destinée à rester sur place et donc à évoluer et faire évoluer durablement ce dialogue.

Pour ce qui est du projet à l’IUT de Saint Nazaire, il s’agit de concevoir un objet qui pose la question du rapport à l’architecture et au construit, et quels éléments peuvent être similaires entre une pensée architecturale et une pensée sculpturale.

J’ai pris pour point de départ à la conception de mon projet la nouvelle extension, ainsi que les activités qui y auront lieu, c’est à dire la conception de matériaux de construction et l’étude de leurs données techniques.

Lors d’une première visite, l’aspect de dédale du site, avec un plan très orthonormé où l’on passe d’un bâtiment à l’autre par un jeu de passage, couverts ou non, ponctués de patios, m’a fortement marqué.
Les bâtiments étant très semblables et les espaces intermédiaires de plus ou moins même échelle, peuvent provoquer un sentiment de désorientation.
Cette impression a motivé l’idée de développer une forme autour de cette sensation de dédale et de l’importance de la notion de passage.

La pensée structurelle ainsi que les matériaux constituant la sculpture sont les points fondamentaux du dessin du projet.
La sculpture utilise les données architecturales de l’extension, soit la forme des quatre faces du bâtiment ainsi que le matériau qui constitue son parement, l’acier inoxydable. Sur ces quatre faces seront soudées des ailettes reprenant le parement des bâtiments existant ainsi que le code couleur présent sur les huisseries de ces mêmes bâtiments.
On peut constater que cet habillage a été posé récemment, pour redonner une unité à l’ensemble du site.
En reprenant dans un même objet le plan des façades à venir et le parement de celles existantes, la sculpture, fixée sur la passerelle reliant le neuf et l’ancien, catalyse cette relation et marque l’aspect de trait d’union de ce passage.

La sculpture est une sorte d’éclaté du plan, chacune des faces étant disposée en croix et reliées les unes aux autres par des lignes discontinues évoquant les structures et réseaux  internes d’une construction.
L’IUT ayant pour spécialité la conception et l’étude de matériaux de construction, il m’a semblé pertinent de fabriquer un objet venant questionner le matériau et le dessin structurel.
Le caractère déconstruit de la forme, et les porte à faux  viennent interroger visuellement les capacités techniques du matériaux.
La position spatiale de la sculpture permettra des visions très particulières et inhabituelles de l’objet, depuis le sol en contre plongée, mais aussi depuis les étages au travers des fenêtres permettant de multiples angles de lecture , toujours là pour relier les différents éléments architecturaux du site.

Du fait de son positionnement, la sculpture devient un signal identifiant le lieu. Son dessin très chaotique, tout en lignes brisées, interpelle et contraste avec l’ensemble architectural environnant très orthonormé.





maquette du projet 
échelle 1/10e
acier peint, bois
120x80x125 cm
le "socle" sur lequel la maquette est fixée reprend la forme et l'encombrement exact du passage










Simulation du projet dans son contexte
visuels réalisés par Julien Viniane

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